Thème 2023 – Senteurs et Saveurs

Les senteurs et saveurs font partie intégrante de notre quotidien depuis la nuit des temps. Au Moyen-Âge déjà, les pratiques quotidiennes pouvaient être extrêmement variées et parfois très recherchées. Découvrez ici un aperçu des us et coutumes de l’époque médiévale.

Senteurs

Le saviez-vous ?

Ceux qui n’avaient pas d’accès au savon utilisaient un mélange de saponaire et de graisse animale.

Idée reçue :

– On ne se lavait pas.

Tout le monde se lavait, même si l’hygiène dépendait beaucoup de la classe sociale. Beaucoup de villes disposaient d’étuves, des bains publics où l’on pouvait boire et manger tout en se baignant.

L’art du parfum progresse grâce aux arabes, ce qui leur vaut de devenir pour plusieurs siècles les maîtres incontestés de la parfumerie. Ils inventent la technique de la distillation, introduisent la culture des plantes à grande échelle et trouvent de nouvelles substances odorantes, comme le musc.

Il faut attendre que les croisés reviennent d’Orient avec, dans leurs bagages, des huiles, des potions et des senteurs nouvelles pour introduire dans toute l’Europe un véritable engouement pour les parfums. En 1190, le privilège du commerce des parfums est attribué aux gantiers, enviés par les merciers. En 1594, un édit interdit de s’intituler parfumeurs. Vingt ans plus tard, les gantiers reconquièrent le droit de s’appeler ”parfumeurs“, à condition de ne vendre que des produits de leur fabrication.

Le parfum est utilisé sous toutes ses formes : poudres, lotions. Ils sont réputés pour leurs vertus purificatrices. La puanteur est, en effet, supposée transporter les miasmes ; le parfum, en s’infiltrant dans le corps, est censé guérir toutes les maladies (y compris les tumeurs). Mais il est aussi un outil de séduction : les femmes n’hésitent pas à glisser dans leurs vêtements des sachets de poudre d’Iris.

Les flacons sont de métal émaillé ou réalisés en verre soufflé de Venise (selon des techniques orientales utilisées à Murano et donnant au verre un aspect blanc laiteux ou à filigranes) et de Bohême aux formes originales, même si héritées de la tradition vénitienne.

  • Par Les Enfants du Parfum

Saveurs

Le saviez-vous ?

« Payer en espèces » vient de « payer en épices », celles-ci ayant souvent servi de monnaie d’échange.

La tomate est longtemps restée une plante ornementale.

Le «copain» est celui avec qui on partage le pain, qui servait d’assiette.

Idée reçue :

– On utilisait les épices pour cacher le mauvais goût.

Non, les épices coûtaient une fortune. On les utilisait au contraire pour faire étalage de sa richesse.


Les céréales constituaient 90 % de l’alimentation du peuple. Avoine, millet, seigle, orge, tous regroupés sous l’appellation «blé» au Moyen Âge. Elles étaient souvent sous une forme de bouillie, parfois agrémentées de légumes et éventuellement d’un peu de viande, ou encore de charcuterie, fromage, et œufs.



Dès le 12ème siècle les moulins se répandent et le pain prend une plus grande importance dans l’alimentation. Les ingrédients ne changent pas, mais la forme oui. On mangeait dans le pain qui servait d’assiette, et avec les doigts. Au fil du temps, les gens gardaient souvent sur eux un petit couteau.



Sans droit de chasse, les paysans ne pouvaient pas chasser. Mais c’était surtout une question de moyen. Au collet pour les lapins ou à la glu pour les oiseaux, mais dur dur de chasser un sanglier armé d’un simple bâton.



Le banquet médiéval dans l’aristocratie pouvait durer plusieurs heures, voir jours, mais il était souvent entrecoupé de pauses plus ou moins longues. C’était un rendez-vous avant tout diplomatique, pour nouer des alliances, négocier, beaucoup de place était laissé à la discussion.

Le banquet était très codifié, le plus proche du seigneur, le plus haut socialement. Servir au banquet était une tache honorifique qu’accomplissaient parfois les chevaliers.

Les animations étaient présentes dans les banquets, elles dépendaient du thème de la rencontre. Il y avait musique, jonglage et saltimbanques.

Mais au quotidien, aucune salle n’était dédiée au repas. On cuisine varié et épicé tout au long de l’année, mais essentiellement des céréales, même chez les nobles. Les légumes sont très absents de leurs assiettes. Beaucoup de légumes poussaient sous terre et donc plus loin de dieu, on préférerait donc les céréales poussant hors de terre.



Les épices venaient du paradis pour les religieux d’occident. Elles avaient des propriétés médicinales selon la théorie des humeurs. Les croisades ne sont pas à l’origine de la découverte des épices, mais en ont grandement augmenté le commerce. Certaines épices comme le poivre noir étaient très répandues hors de l’aristocratie. Les épices vont perdre progressivement l’intérêt de la noblesse durant la Renaissance.



Le vin est la boisson principale, même avant l’eau. Il ne tirait cependant qu’à 4° ou 5° d’alcool. Les thés et infusions étaient plutôt réservés à un usage médical.



C’est du bas Moyen-Âge (13ème, 14ème et 15ème siècles) que nous viennent les premiers recueils de recettes culinaires. Ces premiers livres étaient destinés aux nobles, les recettes populaires étaient transmises par oral.